Lecteurs lettrés du blog culturel préféré des éclairés Sourciens, vous connaissez, à n’en point douter, cet épisode (contesté certes) de la construction de la ligne de chemin de fer entre Moscou et Saint-Pétersbourg.
Nous sommes 1842, et l’autorité du Tsar de toutes les Russies est sans limite et surtout sans contestation.
Nicolas 1er : comme ça, il n’a pas l’air méchant, mais…
Lors du lancement du projet de cette nouvelle ligne ferroviaire, une cérémonie a lieu afin d’en finaliser le tracé… qui par souci de simplification sera droit, tout droit, à travers la toundra locale.
Nicolas 1er (pas le petit Nicolas qu’on a connu, le Tsar, le vrai), s’empare de la règle qui lui permettra de … tracer le tracé. Il la tient fermement du bout des doigts de la main gauche, la règle, et de son auguste dextre applique son crayon, mine grasse, embout d »or fin, contre la règle. Il tire son trait avec autorité, jusqu’à ce qu’il cogne contre ce petit bout de doigt qui dépasse de la règle. Un bout de doigt impérial en l’occurrence, et bien vite la course du crayon reprend contre la règle droite, après ce fâcheux mais majestueux détour.
Résultat des courses (on devrait dire de la courbe) : les ingénieurs du cru ne pouvant que respecter l’impérial tracé, un étonnant accidentel arrondi de quelques dizaines de kilomètres sur la ligne du train.
La preuve en image :
Visible sur le site : http://nataderic.canalblog.com/archives/2010/07/08/18542582.html
C’est cela qu’on a appelé le « doigt du Tsar ».
Mais ça, c’était avant.
Quoique !
Ce qui se passait il y a bien longtemps, bien loin de chez nous, semble s’être reproduit, très récemment, sur l’une de nos artères récemment rénovée.
Comment expliquer autrement, cet étonnant alignement de petit morceaux de bois, en s’approchant de note nouveau « four à bois » ?
Et soudain …
Au niveau de la porte d’entrée, la règle a, comme qui dirait, dérapé.
Pourquoi cet écart ?
Les camions, dont on ne parle jamais, ceux qui livrent le bois plusieurs fois par jour, sont-ils trop larges ? Les ingénieurs ont-ils dessiné une voie trop étroite ? Les « bites en bois » sont-elles mobiles (toutes allusions salaces mises à part) ?
Le mystère reste entier et Openlasource en appelle à ses sagaces et lettrés lecteurs pour tenter de la résoudre (l’énigme).
